top of page

Sans numérique, serais-je une conscience ?

David Wittmann enseigne la philosophie des sciences et des techniques aux futurs ingénieurs de l’INSA Lyon. Passionné par Hegel et sa dialectique du maître et de l’esclave, il pousse régulièrement ses étudiants à s’interroger sur le numérique. Pour lui, nous n’avons rien à craindre de l’intelligence artificielle ni des robots en tant que tels, puisqu’ils ne seraient que le reflet de notre société. Au micro du podcast « les cœurs audacieux », il explique : pour un numérique plus vertueux, il ne s’agit pas de s’intéresser au futur mais bien d’interroger le présent. 


De la théorie la plus célèbre d'Hegel

Dans sa théorie de la dialectique, Hegel explore la relation de domination et de dépendance entre un maître et un esclave, où chacun dépend de l’autre pour exister. David Wittmann transpose cette dialectique au monde numérique : « Sans numérique, serais-je une conscience ? » questionne-t-il. Dans une société où les applications et algorithmes façonnent notre quotidien, le numérique ne deviendrait-il pas un miroir de nous-mêmes et de nos aspirations ? Si l’intégration d’outils numériques dans nos vies en simplifie de nombreux aspects, elle soulève des problématiques profondes de justice sociale et d’éthique. Pour Wittmann, interroger notre rapport à ces technologies permet de mieux comprendre ce que nous sommes prêts à accepter en tant qu’individus et en tant que société.


Numérique et liberté

Si le numérique permet l’émancipation de l’humain d’une certaine façon, en automatisant certaines tâches par exemples, l’enseignant souligne le pouvoir transformant sur nos pensées et nos actions : les applications et logiciels façonnent nos choix et modifient nos intentions initiales, de façon inconsciente. Cela pose la question de la liberté individuelle : sommes-nous réellement aux commandes lorsque nous utilisons ces outils, ou ne suivons-nous qu’un chemin préconçu ?

 

L’IA comme miroir de nos défauts

Pour David Wittmann, le danger de l’intelligence artificielle ne réside pas dans sa puissance ou son autonomie, mais plutôt dans la manière dont elle reflète et amplifie nos propres travers. « Ce qui risque d’être fait à travers l’IA, c’est une automatisation de nos propres âneries », dit-il. Dans un monde de plus en plus dépendant du numérique, l’approche que l’enseignant apporte invite à (ré)investir le débat éthique autour de la technologie : quelles valeurs voulons-nous pour notre société ?

 


Écouter l'émission :

eau vill





David Wittmann, enseignant en philosophie des sciences, était l’invité du podcast « Les cœurs audacieux », un contenu audio proposé par l’INSA Lyon.

David Wittmann, enseignant en philosophie des sciences, était l’invité du podcast « Les cœurs audacieux », un contenu audio proposé par l’INSA Lyon (Saison 2 – Épisode 6).


“Les Cœurs audacieux” est un podcast proposé par l’INSA LYON.

Découvrez au fil de tête-à-tête intimes et sans filtres, des ingénieurs captivants qui ont fait de l’impact et du sens, les moteurs de leurs actions. Dans chacun de ces épisodes, vous entendrez des femmes et des hommes, pour qui, la science et la technique sont avant tout une affaire de cœur, d’audace et de convictions.



bottom of page